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Le blog de Koala

Le blog de Koala
  • C'est un blog et dessus... hé bien je mets des trucs qui me concernent, ou qui me consternent, ça dépend des fois. des trucs de trans mais pas que. Des poèmes mais pas que. Des trucs de couture mais pas que. Bref plein de trucs. Avec des smileys koalas.
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21 mars 2020

10 points pour instaurer un état d'urgence sanitaire

Ce qui serait vraiment un plan de lutte contre l'épidémie Covid19 et pas un plan de sauvetage des entreprises quitte à mettre des vies en danger :

1- Réquisition et ouverture des logements vides, y compris les apparts des gens qui sont partis rapidement vers leur maison secondaire "en province" (et participé ainsi à la propagation du virus)

2- Arrêt immédiat de tout travail non vital / indispensable.

3- Remboursement des loyers sur la résidence principale le temps de l'épidémie. Et remise de la taxe foncière au prorata pour la résidence principale des propriétaires.

4- Nationalisation des régies de distribution d'électricité et d'eau, passer ces biens de première nécessité à prix coûtant le temps de l'épidémie (en tennant compte des consommations essentielles moyennes pour éviter des abus).

5- Nationalisation des fournisseurs d'accès internet, gratuité de l'accès internet, indispensable pour rester en contact avec ses proches tout en maintenant le confinement et bénéfiques pour la santé mentale. Indispensable aussi étant donné le projet de l'administratif "tout numérique".

6- Re-nationalisation massive de la poste et interdiction des livraisons non urgentes (vitales) le temps de l'épidémie.

7- Fin des déclaration de déplacements. Plutôt que cogner (essayer de tuer) et coller des amendes aux habitant-e-s de banlieues pauvres (pour qui le confinement est plus compliqué sachant qu'iels vivent souvent dans des logements trop petits et insalubres) que les flics se rendent réellement utiles en remplaçant les caissières, livreurs ou postiers, ils pourraient aussi prêter main forte aux ambulanciers, pompiers, secouristes du SAMU, routiers, employé-e-s de pompes funèbres...

8- Que la France organise un test massif de la population. Car un confinement seul ne changera rien à la situation.

9- Plutôt que débloquer des fond pour les (grandes) entreprises que l'Etat débloque un fond d'urgence pour la santé publique et réquisitionne les cliniques privées.

10- Nous constatons que les politiques de droite, libérales et capitalistes, dans la continuité desquelles s'inscrit le président Manu Macron est dangereuse pour tout-e-s.
Nous n'oublions pas que l

e président français répondait avec mépris que "il n'y a pas d'argent magique" quand les hôpitaux manifestaient pour plus de moyens, annonçant un (hélas) visionnaires "L'Etat compte les sous, on va compter les mort". Il a sciemment retardé la prise d'une décision forte concernant l'épidémie de COVID-19, ne voulant surtout pas attendre pour faire passer sa réforme des retraites et les municipales.
Edouard Philippe a suivi ce mouvement, profitant de la réunion d'urgence du conseil des ministres sensée parler du virus pour faire passer la loi retraite à coup de 49.3.
Bruno Lemaire et Murielle Pénicaud nous disent qu'il est important de continuer à travailler, veulent ouvrir les librairies et prennent l'Italie et ses 90% d'entreprises en fonctionnement comme exemple. Italie étant le pays d'Europe le plus touché par l'épidémie et celui avec le plus de morts annoncés liés à l'épidémie au monde.
La décence voudraient que ces gens démissionnent quand l'épidémie sera derrière nous (voire maintenant vu leur inutilité).
La "loi d'urgence sanitaire" votée aujourd'hui suis cette logique aberrante, des ordonnances pour détruire le code du travail pour une période indéterminée, 35 milliards d'euros pour soutenir "l'économie" et quasi rien pour l’hôpital publique.

"L'économie" a déjà bénéficié de plus de 100 milliards d'euros par le CICE et pour quel retour ?
On nous disait que c'était parce que les (grandes) entreprises prenaient des risques mais quand le "risque" ne paie pas c'est encore aux plus pauvres qu'on demande de passer à la caisse.
Pour ce qui est des petites entreprises et des indépendants on sait déjà qu'elles profitent et profiteront beaucoup moins de ces aides que les grands groupes, pourtant plus solides.
Si les 100 milliards du CICE avaient été utilisé pour l'hôpital publique les médecins ne se retrouveraient peut-être pas à se mettre en danger en essayant de nous soigner et à devoir choisir qui doit vivre et qui doit mourir. Aujourd'hui des traitements vitaux sont interrompus car les hôpitaux sont en surcharge.
Faire de la politique c'est faire des choix. Aujourd'hui nous payons de nos vies les choix faits hier.
Mais il est encore temps de changer les choses et d'imposer d'autres choix.
Si vous faites le choix de la vie plutôt que le choix des profits alors partagez ce texte.

Certains seront peut-être tentés d'écouter les charognaRds de la haiNe qui nous encouragent à rejoindre leurs bataillons.
Mais quelle solutions apportent ces nervis ?
La fermeture des frontière ?
Alors que le virus est déjà en France. Les gouvernements d'extrême-droite ne sont pas épargnés par le virus. Leur "solution" c'est nous appeler à haïr "l'étranger" plutôt que critiquer les politiques capitalistes.
Ce parti de rentiers n'a jamais combattu les politiques capitalistes car ils suivraient les mêmes politiques mais avec d'avantage d'autoritarisme et de violence.

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9 mars 2020

Réflexion sur la non-mixité féministe

Je suis une femme de gauche. J'ai fait mon éducation politique au sein de l'UNEF, ce qui est critiquable mais m'a donné une approche syndicaliste des luttes.
De ce fait je suis une défendresse de la non-mixité. C'est un outil de lutte important.
Cependant on peut voir certaines critiques sur la mise en pratique de ces non-mixité, surtout en contexte féministe. Une des critique récurrente vient sur la présence des personnes trans au sein des luttes féministes.

S'il y a quelques résistances la solidarité entre femmes cis comme trans fait largement consensus. Comme le disent des camarades le "violent conflict" qui opposerait femmes trans et femmes cis au sein du mouvement féministe n'existe que dans la propagande de militant-e-s transphobes et le "débat" sur la place des femmes trans dans le féminisme n'a pas lieu d'être.
Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a aucune critique sur ce point.
La principale critique venant du fait que certaines feministes cis pourtant alliées se positionnent comme des gardiennes légitimes du féminisme. Ce qui donne le discours sur une "inclusion" des féministes trans, qui se retrouvent alors comme des subordonnées au sein de la lutte féministe.
Pour dépasser cela il faudrait dépasser le cissexisme (pour résumer vulguairement idée personnes trans sont inférieures aux personnes cis) en considérant que les femmes trans sont les égales des femmes cis.
Mais il y a déjà une belle avancée dans l'adhésion générale d'un grand nombre d'organisation féministe à la tribune Toutes des Femmes. Il nous reste maintenant à améliorer ensemble cette sororité de lutte féministe.

Maintenant je vais parler d'un sujet un peu plus compliqué, la présence des hommes trans (par extension cette partie concerne aussi un peu les personnes non-binaires). Un camarade a écrit un texte assez intéressant sur le sujet auquel je vais tenter d'apporter une réponse.
Pour commencer posons le constat que les espaces non-mixtes féministes sont ouverts aux hommes trans (et aux Ft* en général). En général leur présence posera même moins de question que celle des femmes trans (et Mt*) sauf quand il y aura confusion et que ces hommes seront considérés comme des femmes trans.
Bien sûr ils auront à faire face à des discours cissexistes et de transphobes (parfois violents) et cela pourra rendre leur présence inconfortable. La pensée cissexiste positionne les hommes trans comme des sortes de "femmes alliénées" qui penseraient pouvoir acceder aux privilèges masculins. La réflexion ne va pas beaucoup plus loin et ne tient pas compte qu'ils peuvent bénéficier de ce que Julia Serano appelle un "privilège cissexuel conditionnel" (et ont alors accès aux privilèges masculins).
On peut aussi voir une projection de cette pensée cissexiste quand certain-e-s transforment les luttes féministes en luttes de "propriétaires de vagins", "personnes à utérus" ou "AFAB".
Je suis d'accord avec Ortie, la facilité à "inclure" des hommes trans (et personnes Ft*) à l'emporte-pièce dans les luttes féministes traduit autant de transphobie que la volonté d'en "exclure" les femmes trans. Je considère aussi qu'il y a une réciproque et que le fait de forcer pour mettre les hommes trans en avant dans les luttes féministes traduit une certaines misogynie, comme si le fait de participer à une lutte de femmes était dégradant.

Aujourd'hui j'en suis venue à penser que la non-mixité féministe doit être annoncée comme une non-mixité de femmes.
Elle peut (et doit) être ouverte aux hommes trans ainsi qu'aux personnes non-binaires, de toute façon personne ne devrait jouer les videuses, mais il est primordial de mettre les femmes au centre de cette lutte.
Et pour mettre les femmes au centre des luttes féministe il faut commencer à y utiliser exclusivement un féminin pluriel.
On parle souvent de comment la langue est genrée et l'utilisation du féminin pluriel dans le cadre des luttes féministes est un acte politique important. Cela n'est pas incompatible avec le respect qui est dû aux hommes trans et personnes non-binaires (qui ne doivent pas être mégenrés en tant qu'individus). 

Cette idée m'est venue lors de la marche non-mixte féministe. Elle était ouverte aux hommes trans et aux personnes non-binaires mais les slogans étaient genrés au féminin. Si certains hommes trans n'ont pas eu de problème avec cela d'autres y ont vus une forme d'hyporcisie quant à leur acceptation dans le féminisme.
Et je suis en partie d'accord avec eux. Pourquoi dire que les hommes trans sont acceptés pour ensuite tout genrer au féminin ?
Car nous faisons ce choix du féminin pluriel. Soyons honnêtes, autant avec nous-même qu'avec nos camarades hommes trans et expliquons clairement que si nous les acceptons en tant que féministes nous considérons que le féminin pluriel est (au même titre que la non-mixité) un outil de lutte indispensable.

Une dernière réflexion sur la non-mixité féministe concerne la peur de certaines concernant l'intrusion d'hommes cis dans les luttes féministes.
Cette peur est compréhensible. Je constate moi aussi une intrusion assez dérangeante d'hommes dans le féminisme. Les plus connus s'appellent Patric Jean ou Martin Dufresne et bizarrement leur omniprésence et leur position de pouvoir au sein du mouvement féministe ne semble pas poser de problème à celles-là même qui voient dans les femmes trans une nouvelle menace lavende.
Ces hommes n'ont pas besoin d'être physiquement présents dans les espaces non-mixtes pour y avoir une place politique et ça me pose problème. Aujourd'hui nous assistons à un retour de vague anti-féministe, qui se traduit physiquement par l'agression de féministes par la police et politiquement par la justification de cette violence masculiniste. Dans ce contexte de régression sociale la solidarité entre femme est importante et si je suis proche du lesbianisme politique je ne veux pas non plus rejetter les féministes qui trouvent important d'intégrer les hommes à notre lutte. Mais il faut réaffirmer quel doit être la position de ces hommes, quel est le rôle des alliés, et que quand des hommes ont une position de pouvoir politique  c'est un problème qui réduit la force des regroupements non-mixtes.
Avant de voir pour ce qui est de la présence physique des hommes dans les espaces non-mixtes je pense qu'il faudrait donc commencer par refuser leur présence politique.
Comme je l'ai dit plus haut je ne vois pas vraiment d'intérêt à placer des videuses à l'entrée des regroupement non-mixtes, surtout si c'est pour retrouver avec des hommes agents de sécurité chargés de repousser violement certaines femmes comme ça a été le cas lors de l'Eurolesbopride de Marseille (en 2013).
Les hommes n'en ont rien à faire des luttes féministes. D'où la plaisanterie qui veut que le meilleur moyen d'avoir un événement féministe non-mixte est d'appeler à un événement féministe en mixité. De plus les milieux militants féministes et LGBT sont des entre-soi où on se connait vite les unes les autres. Il est alors souvent facile de savoir qu'untel homme cis vient dans une réunion non-mixte.
Ce que je vais dire ici ne fait peut-être pas consensus mais qu'ils viennent. Si nous leur refusons d'avoir le moindre pouvoir politique, si nous leur refusons la parole, si nous leur refusons d'être au centre de nos discours (à commencer par l'utilisation d'un féminin pluriel) et si nous nous montrons unies et solidaires je pense que non seulement ils ne resteront pas longtemps mais en plus ils comprendront ce qu'est la non-mixité féministe.

Encore une fois je parle par rapport à mon experience des marches de nuit non-mixtes. Si des hommes cis s'y sont parfois gréffés (alliés ou non) ils ne sont pas restés longtemps car ils ont vite compris qu'il n'y avait aucune place pour eux dans nos marches, peut-être mieux que certains qui nous auront laissé marcher en non-mixité.

Est-ce que ce que je dis ici est valable pour d'autres non-mixités ?
Je ne sais pas. Mais je pense qu'il est intéressant de réfléchir collectivement aux non-mixités que nous voulons créer, de pourquoi elles sont importantes et de ce qu'elles doivent porter. Et si ce texte peut y aider c'est une réussite à mes yeux.

Koala 

21 mai 2018

Il y a la bonne et la mauvaise homophobie

Depuis quelques jours une responsable politique est harcelée médiatiquement, insultée, traitée comme une criminelle.
Le harcelmement des femmes racisées (et en particulier des femmes voilées) est devenu assez fréquent en France, justifié dans les médias et les responsables politiques, les personnes et organisations qui sont à l'origine de ces campagnes de harcelement ne sont pas inquiétées, le Printemps Républicain et ses dirigeant ont lancé de nombreuses campagne de harcélement, visant principalement des femmes racisées et il n'est pas question de sanctionner ce mouvement pour autant.
On remarque peu de soutien, pas plus chez celles et ceux qui se prétendent les porte-étandards de la liberté d'expression que dans les partis ou syndicats de gauche. Au contraire on voit d'avantage de gens justifier ce harcelement en lui inventant des positions homophobes ou anti-féministes et en lui demandant des comptes sur l'IVG ou le mariage pour tous.
Et j'avoue que je fulmine un peu quand je lis ça. Cette camarade n'a aucun compte à rendre sur ces points. Encore moins quand celles et ceux qui viennent lui demander des comptes n'ont habituellement pas la même exigeance et ça bien faire avec l'homophobie et l'anti-féminisme de leurs camarades. A croire qu'il y aurait une bonne et une mauvaise homophobie et ce sera le sujet de ce texte.
Je vais surtout parler chez les orgas de gauche qui devraient unanimement soutenir une syndicaliste qui est la cible d'une campagne de harcelement mais qui bottent en touche ou font semblant de ne rien voir.

Sur ce blog j'ai parlé des propos réactionnaires d'Alexis Escudero (en partie ici), un réactionnaire anarchiste, homophobe, misogyne et invité dans le Figaro ou sur France Inter sans que ses positions homophobes ou misogynes ne soient jugées comme innaceptables. Pire quand nous critiquons les positions réactionnaires d'Escudero et son lien avec les idées d'extrême-droite catholique les petits chefs de l'anarchie nous sortent une pétition stupide pour défendre leur liberté d'expression. Par contre on attend toujours leur pétition de soutien à une camarade syndicaliste victime de harcelement et dont la liberté d'expression est VRAIMENT menacée (contrairement à celle d'Escudero qui peut toujours parader dans les milieux anarchistes et dans les médias pour se faire le porte parole d'idées d'extrême-droite).

Mais il n'est pas seulement question d'Escudero, je vais vous parler d'homophobie et de misogynie en général et tiens, pourquoi pas de l'UNEF.
J'ai été membre de l'UNEF de 2005 à 2010 et j'y ai vu des exemples d'homophobie et de misogynie plutôt répendus et bien acceptés. Alors ça n'était pas forcement une opposition politique à l'IVG ou aux droits LGBT (encore que j'avais deux camarades catholiques opposées à l'IVG et ça ne les a pas empêcher d'être acceptées à l'UNEF et même d'avoir quelques responsabilités locales pour l'une d'elles) mais plutôt une homophobie et un sexisme ordinaire, banal.
Il y a peu les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc on révélé des affaires de viols, agressions sexuelles et harcelement au sein de l'UNEF, je n'ai pas été étonnée (du calme les droitards, on sait que ça n'est pas mieux dans vos écoles, corpos et faluches). C'était des choses que tout le monde savait mais dont personne ne parlait.
Les femmes étaient traitées comme des extensions de leur copain, être en couple avec le bon gars et aller dans son sens permettait d'être une bonne militante, vraiment interessante, intelligente, avec quelque chose à apporter. Quand il y avait rupture alors la situation changeait et la super camarade n'avait plus qu'à disparaître, sinon on la traitait comme moins importante que quand elle était en couple.
L'UNEF a des "valeurs" de gauche, elle est anti-racistes, alliée des luttes LGBT, féministe mais pour moi ces valeurs sont (ou en tout cas étaient, jusqu'en 2010) d'avantages des postures qu'un engagement politique. Aucune réelle formation sur l'homophobie, la transphobie, le sexisme ou le racisme, aucune lutte interne pour défendre ces prétendues valeurs et quand on se retrouvait confronté à de la misogynie ou de l'homophobie venant d'un responsable syndical on savait bien qu'il valait mieux la fermer et encaisser qu'essayer de soulever le problème.
Lors d'un collectif national j'ai été outée publiquement par un des responsable national de la TRS. On a un peu gueulé, il a présenté de fausses excuses mais très vite j'ai compris que c'était peine perdue. Il n'y aurait aucune sanction pour lui et, à part quelques personnes me connaissant, aucun soutien à attendre pour moi.

Et ça n'est pas valable que pour l'UNEF.
Je me souviens des "débats" sur le mariage pour tous, de toute la période 2011-2014 (et encore, ça continue aujourd'hui), des discours homophobes et sexistes de l'extrême-gauche à l'extrême-droite. 
Patrice Carvalho n'a pas été exclu du PCF quand il s'est opposé au mariage pour tous, peu de gens ont réclamé son éviction et il n'a pas été la cible de harcélement car ses idées étaient incompatible avec les valeurs de la gauche. Pas plus que Gérard Collomb n'a été exclu du PS quand il a annoncé qu'il ne marierait pas de couples homosexuels. Mélenchon peut faire la promotion d'un groupe de jeunes réctionnaires pratiquant fréquement le harcelement des minorités (féministes et LGBT compris) ou faire la promotion de Julian Assange, un masculiniste accusé de pédophilie, sans qu'on lui demande de compte et qu'on lui rappelle ces "valeurs" de la gauche.

On nous a expliqué que l'homophobie et la misogynie étaient acceptables et même bienvenues à gauche, dans nos formations politiques et syndicales on peut multiplier les exemples qui vont dans ce sens.
On nous explique que la gauche c'est avant tout la défence du prolétariat et que, vu que les prolos seraient tous homophobes et misogynes il faut éviter d'être progressistes (comment justifier son homophobie et son sexisme par le mepris de classe). On nous explique que les luttes LGBT et féministes sont opposées à la vraie lutte des classe, des freins, des diversions qu'il faudrait délaisser. 
Cette camarade de l'UNEF (que je ne nomme pas pour lui éviter du harcélement supplémentaire) est-elle opposée aux droits des femmes et aux droits LGBT ?
Je ne sais pas et je m'en fiche. A ma connaissance elle ne porte pas ces idées politiquement, elle défend les étudiant-e-s et c'est tout ce qu'on devrait lui demander. Vous ne pouvez lui demander des comptes sur ces sujets quand dans le même temps vous laissez des camarades diffuser des idées homophobes et misogynes au sein des orgas de gauche, pire quand vous défendez cette homophobie ou cette misogynie.
On voit bien qu'ici c'est le voile qui pose problème bien plus qu'une homophobie ou une misogynie supposées.
Il y a le bon homophobe, le bon misogyne, c'est ce camarade blanc, de culture catholique, hétéro et cis, qui va diffuser des idées réactionnaires sans que cela pose le moindre problème et qu'on aura bien du mal à virer de nos milieux.
Et il y a une femme qui porte le voile, qui est responsable politique, qui s'est exprimée publiquement pour parler de son opposition à la loi ORE et à Parcoursup. Elle n'a rien dit sur les droits des femmes et des LGBT mais on en fait la mauvaise homophobe, la mauvaise misogyne, celle qui ne devrait pas avoir le droit de faire de la politique.

"Le fascisme de demain se combat aujourd'hui" William Shakespear (moi aussi j'ai le droit d'inventer des citations).
Quand je vois comment les choses évoluent je suis assez inquiète.
Surveillance généralisée, enfermements arbitraires après des procès absurdes, violences étatique pour détruire toute contestation, loi fake news pour faire taire (voire enfermer) celles et ceux qui s'opposent au gouvernement, position monarchiques, appel à ce que l'Eglise s'engage d'avantage en politique et ressère ses liens avec l'Etat (la laïcité c'est pas pour les cathos), diffusion et adhésion de plus en plus grande aux idées d'extrême-droite (y compris chez des gens "de gauche").
Il est important de réagir à cette société qui va vers un totalitarisme libéral la bouche en coeur. Un des moyens c'est de soutenir cette camarade syndicaliste et toutes les autres qui sont la cible fréquentes d'attaques racistes et misogynes.

23 juin 2017

Luttes trans, féminisme libéral transphobe et libéralisme "queer"

Les idées transphobes au nom du féminisme semble être à la mode puisque OLF, association féministe, en vient à les défendre.

Bien sûr comme il y a réponse de militant-e-s trans OLF gère la discussion en supprimant les commentaires des trans et en les bloquant. Les femmes qui ne s'affirment pas comme trans (perçues comme cis) qui contredisent l'association féministe voient plus rarement leurs messages supprimés de la page et ne se retrouvent pas bloquées.

De même les messages essentialistes sont toujours présents (et aimés par les défenderesses d'OLF), semblant alors poser beaucoup moins de problèmes que les réponses de militant-e-s trans.

Sans titre2

Sans titre3

De même on remarque que certains hommes ont trouvé le bon créneau pour se faire une place dans le féminisme en rejoignant le combat transphobe (et leur présence est applaudie).

Sans titreJ'ai masqué le nom mais vous pouvez aller sur la page, je ne crois pas que Jean-Marie soit une femme

Un cas anodin ici mais on peut voir certains hommes qui en profitent d'avantage.

J'ai déjà parlé de Martin Dufresne, un homme qui traite avec un mépris paternaliste les femmes qui ne sont pas d'accord avec lui. Cet homme du fait d'avoir traduit Dworkin et Stoltenberg, ajoûtant de la transphobie en préface de sa traduction de Refuser d'être un homme (du-dit John Stoltenberg) et renvoyant l'idée que Dworkin partageait ses idées transphobes (alors qu'il semble que ce soit le contraire) et du fait d'avoir travaillé avec Christine Delphy a un certain pouvoir dans les milieux féministes. Plus de pouvoir qu'auncune femmes trans n'en aura jamais et aussi plus de pouvoir que bon nombre de femmes cis n'en auront jamais.

Cette transphobie rampante au sein du féminisme j'en ai déjà parlé.

Je flippe qu'OLF adopte les mêmes politiques et méthodes que ses consoeurs anglo-saxones. Qui se sont révélées nocives en premier lieu pour les femmes trans mais qui ne sont peut-être pas sans lien avec la victoire de Trump aux USA. En effet ces mêmes féministes transphobes ont été très actives lors des débats sur les lois toilettes (loi obligeant les personnes à utiliser les toilettes en fonction de son sexe à la naissance), elles ont présenté les femmes trans comme une menace pour les enfants et les femmes cis, chose que les Républicains n'ont pas manqué d'utiliser, se posant en défenseur de "Nos Femmes et Nos Enfants" face à cette menace trans.
Cela n'a sûrement pas été la seule raison de cette victoire des Républicains, ni même la principale, mais quand on appui les idées de l'extrême-droite réactionnaire et qu'on leur fourni un argumentaire clés en mains on ne peut s'étonner de la voire remporter des éléctions.

 

On va revenir au coeur de mon sujet, le féminisme libéral et la critique du "queer".

Si je décide de parler de cela plutôt que du reste c'est parce que j'ai pu voir OLF qualifié d'anti-libéral. Le problème c'est qu'Osez le féminisme est une association féministe libérale et loin d'être radicale. C'est une association réformiste, qui fait la part belle aux hommes dans le féminisme.
Rappelons qu'Osez le féminisme n'est pas une association non-mixte. De même il ne me semble pas les avoir vu condamner l'orga "pro-féministe" en non-mixité masculine qu'est Zéro Macho, alors que Gérard Biard un des fondateur et porte-parole de cette association est aussi rédacteur en chef de Charlie Hebdo connu pour un humour misogyne (qu'OLF a, à raison critiqué). De même il ne me semble pas avoir beaucoup vu OLF critiquer la position de pouvoir de Patric Jean - un autre fondateur de Zéro Macho - dans le féminisme francophone. Ou même critiquer la campagne HeForShe qui fait des hommes les acteurs principaux du féminisme.
On peut aussi voir que c'est une asso qui défend l'égalité des femmes dans le capitalisme et n'envisage pas une égalité entre les femmes. Pour OLF une femme cheffe d'entreprise est une chose admirable, à encourager. Une position que je ne partage pas car je ne pense pas que les salariées d'une entreprise dirigée par une femme soient plus choyées que les employées d'une entreprise dirigée par un homme.
De même, pour en finir sur le côté spécifique d'OLF orga féministe libéral, il ne me semble pas les avoir vu prendre la défense des femmes qui dénonçaient les conditions de travail dans le magazine Madmoizelle. Accusant un recrutement sur critères physiques (ce qui semble se confirmer quand on voit les photos de la rédaction), menaces de renvoi si enceintes, harcelement moral et sexuel de la part du propriétaire du magasine, et recours fréquent au statut précaire d'auto-entrepreneur.
Aussi, avec tout cela, je ne vois pas en quoi OLF serait particulièrement radical ou anti-libéral, je trouve que c'est même plutôt le contraire. Attaquer les trans sous pretexte de critique du "queer" ne donne pas une légitimité radicale ou anti-libérale.

 

Mais certain-e-s se demandent peut-être ce que j'entends quand je parle de féminisme libéral ?

Je vais donner ma définition (personnelle) que j'appuie sur Wikipédia.
De Wikipédia voilà ce que je retiens : « Dans le domaine économique [le libéralisme] défend notamment l'initiative privée, la libre concurrence et son corollaire l'économie de marché ; dans le domaine politique, il accepte des pouvoirs politiques encadrés par une loi librement débattue, défend un Etat de droit et des contre-pouvoirs »

Ce que je traduirais ainsi ; le libéralisme est une pensée politique qui s'inscrit dans le capitalisme et qui considère que la loi passe avant les luttes sociales.
Ce qui me permet alors de définir le féminisme libéral de la manière suivante : Le féminisme libéral est un féminisme qui ne cherche pas à s'affranchir du capitalisme et c'est un qui considère comme primordial de faire voter des lois et d'envoyer des flics pour sanctionner les comportements misogynes.

Cette définition étant posé il est plutôt facile de voir qu'OLF s'inscrit plutôt dans un féminisme libéral que dans un féminisme anti-libéral (pour les raisons citées plus haut).
De même on peut alors voir que de nombreuses féministes transphobes (dont Meghan Murphy) sont plutôt libérales et que dans leurs volonté de mettre en place un arsenal législatif elles vont s'associer à des hommes, parfois à des réactionnaires et opposés aux droits des femmes.
On a pu le voir en France, par exemple, lors du vote de la loi visant à la pénalisation des clients de prostitution. Un député de droite, Guy Geoffroy, a été mis en avant et applaudi comme un allié des féministes (y compris par OLF). Il s'avère (sans surprise) que cet homme est un réactionnaire homophobe.
Mais avoir une politique libérale, nécessite des alliances politiques, y compris - parfois - avec la droite réactionnaire, c'est là une des impasse du féminisme libéral.
Seules, les féministes n'ont pas de poids legislatif, faire voter des lois leur est impossible. El
les sont obligées de s'allier à des hommes qui vont se retourner contre elles dès lors que leurs intérêts en tant qu'hommes seront menacés. On peut aussi le voir avec le fait que ces hommes avec qui le féminisme libéral est prêt à s'allier pour porter des lois (par exemple contre le harcèlement de rue) vont en même temps défendre des députés et ministres accusés d'agressions sexuelles et de harcèlement sur les femmes avec lesquelles ils travaillent.
Une autre impasse c'est leur refus de s'affranchir du capitalisme. Le capitalisme et le sexisme fonctionnent parfois de pair, des femmes se retrouvent écrasées, à devoir accepter des conditions de vies que beaucoup jugeraeient inacceptables car femmes ET prolétaires (souvent aussi car racisées). Certaines féministes libérales font alors du féminisme un combat universaliste. Elles vont alors considèrer qu'au sein de la classe des femmes toutes sont égales et ce qu'on observe en conséquence c'est un féminisme qui "glisse" facilement dans le racisme et le mépris de classe et tent à considérer qu'il y a plus de problème de sexisme chez les hommes racisés et prolétaires que chez les hommes blancs friqués (alors que leur misogynie s'exprime juste différement). Ce qui est plutôt utile par rapport aux fait que les hommes avec lesquels elles vont devoir s'allier pour faire voter leurs lois sont majoritairement blancs et bourgeois.

 

Maintenant on va revenir sur la critique du "Queer" (dans un contexte français surtout car c'est là que je me situe).

En France le Queer ne correspond à rien de précis, Queer est surtout utilisé comme un synonyme de LGBT et recouvre autant de réalités contradictoire.
Pourtant moi aussi je parle du queer et je le critique, j'utilise ce mot pour parler d'une part de la communauté LGBT prétenduement radicale mais qui reproduit les mêmes travers que la communauté LGBT "mainstream".
Pour les féministes qui se servent de la critique du Queer pour attaquer les trans je ne sais pas de quoi elles parlent. Vu leurs discours il me semble que pour elles queer n'est qu'un synonyme de trans. Le problème c'est que, dans les faits, les militantes trans qu'elles attaquent violement en tant que "Queer" ne le sont pas.
Les premières cibles de leur "critique du queer" sont celles qui morflent le plus des discours libéraux sur le genre venant d'univesitaires cis.
Car oui il y a bien des discours libéraux sur le genre, des discours qui en font une chose personnelle, intime, détaché des classes de sexe. Ce sont les discours où on applaudit les groupes capitalistes quand ils proposent une liste déroulante de choix pour le genre. C'est d'ailleurs la ligne politique que semblent adopter les associations LGBT "mainstream" (ce qui n'a rien d'étonnant).

 

Au milieu de tout ça les militant-e-s trans se retrouvent piégées et bien seul-e-s.
D'un côté un courant féministe libéral qui nous attaque et nous présente comme un ennemi à abattre (parfois plus dangereux que les hommes cis puisque ceci sont, de fait, leurs alliés dans leur politique réformiste). D'un autre un mouvement LGBT non moins libéral qui instrumentalise les trans mais nous considère comme dans un entre-deux, ni vraiment des hommes, ni vraiment des femmes et refuse les critiques de sa misogynie et de sa transmisogynie.
Dans un gouvernement libéral, avec un grand nombre de ministres et députés LREM venant de la manif pour tous le relais de l'argumentaire transphobe de leur consoeurs anglosaxones par les féministes d'OLF ne me semble pas anodin. C'est bien là l'expression d'une politique féministe libérale et qui annonce de possibles attaques contre les droits des trans, en association avec la Start Up Nation de Macron.
On ne peut pas laisser passer cela quand la situation des trans stagne en France et quand les agressions de femmes suspectées d'être trans sont en augmentation.

PS :
Au sujet de ce féminisme de droite (il faut appeller un chat un chat) il y a une chose intéressante.
Leur discours se résume à : Ce sont les hommes qui oppriment les femmes, ça vaut pour le féminisme (et je suis ok sur ça) mais aussi pour toute autre lutte social. C'est pour ça que quand on pointe leur transphobie ces féministes de droite s'empressent de dire que ce sont les hommes et le patriarcat qui oppriment les trans (et vous verrez que souvent elles ont le même discours pour d'autres luttes sociales), niant alors leur privilège cissexuel.
Intéressant comme je disais.
Le truc c'est que leur activisme transphobe est contradictoire par rapport à ce discours. En militant contre nos droits (en envoyant des lettres à l'ONU pour dire que les trans ne doivent pas être protégé-e-s par la déclarations des droits humains, en défendant les "lois toilettes", en faisant des tribunes au sénat du Canada pour dire que la loi ne doit pas protéger les trans) elles démontrent non seulement qu'elles défendent cette oppression et veulent la renforcer. Le pouvoir patriarcal, le pouvoir des hommes ne les dérange alors pas vraiment.
Autre point contradictoire, j'ai dit plus haut que pour faire voter ces lois elles étaient dans l'obligation de s'allier avec des anti-féministes. Mais une fois les lois votées c'est encore le pouvoir patriarcal, par l'intermédiaire des flics et des juges, qui va s'assurer que ces lois soient respecter. C'est à dire qu'en voulant nuire aux trans (et plus particulièrement aux femmes trans) ces féministes sont prêtes à renforcer le contrôle patriarcal sur les femmes et leurs corps.

25 mars 2017

Un droit à l'invisibilité

Partout je suis out. Partout on m'a outée. Partout je suis visible comme la meuf trans.
Bon peut-être pas partout mais c'est bien l'impression que cela me donne.
Je ne suis que rarement vue comme une femme, bien plus souvent comme une femme trans, limite même comme une femmetrans, tout attaché, en un seul mot. Comme si on acceptait de ne me voir comme femme que dès lors qu'on rappelle bien que je n'en suis pas vraiment une. Que je suis une femmetrans. Un truc qui ressemble à une femme mais...

Dans quelques jours ce sera le jour de la visibilité trans.
On va encore se prendre plein d'injonction à être visibles, des initiatives pour nous mettre en avant.
" Hey, regardez cette femmetrans, regardez cet hommetrans. "
" On dirait pas que c'est une femmetrans. Comment cet hommetrans est sexy et en plus c'est pas un cismec. "
" La visibilité c'est important. Regarde Laverne Cox qui fait la promo de Richard Trans Women Can't Be Women O'Brien et de son Rocky Transphobic Picture Show. Importante la visibilité. Regarde Brigitte Boréale qui explique en prime time que traiter les femmes trans comme des mecs c'est ok, de la blague entres potes. Soyez visibles. "

Je n'en peux plus de cette visibilité pétée. Je dis pas que c'est pas une bonne chose, que ça ne peut pas aider de jeunes trans mais êtes vous capables de nous offrir la protection qui va avec ?
Etes vous capable de nous accepter sans nous assigner à une nouvelle classe de genre bien à part : trans ?
Je n'en ai pas l'impression.

J'aimerais tellement être invisible.

Depuis peu il y a pas mal de critiques d'une inclusivité des trans un peu pourrie. Voire carrement transphobe.
Je vais résumer le problème :
On a pas à s'outer. Si votre inclusion des trans passe par l'obligation implicite de s'outer alors ça ne vaut pas le coût.
Et beaucoup de ces initiatives "inclusives" réclament justement que nous nous outions au préalable.
On est ok pour inclure un mec mais seulement s'il nous prouve qu'il n'en est pas vraiment un (les vrais sont les cismecs).
Et les femmestrans sont bienvenues mais il faut qu'elles portent bien haut leur étiquette de femmetrans. Qu'il n'y ait aucun doute que ce sont des "personnes à pénis" (même si elles sont passées par la vaginoplastie elles restent assignées à ce pénis).
J'aime la soie et les dentelles mais je ne veux pas pour autant d'une transphobie drapée de soies et de dentelles. L'inclusivité des trans ne peut fonctionner que si on peut avoir un droit à l'invisibilité. Si on nous oblige à porter un panneau géant qui nous ramène à la transitude et nous y enferme alors ce n'est pas de l'inclusivité mais de la marginalité. On est toléré-e-s dès lors qu'on accepte de rester dans la marge.

Je n'ai aucune confiance en moi.
Je me déprécie. Je déprécie mon travail.
J'ai toujours eu ça en moi mais depuis que je suis out c'est pire. Je pense que je dois ça en parti à ma visibilité. Une visibilité qui est souvent indésirée.
A force d'être out et outée de partout, à force de "je l'ai dit à [insérer le(s) nom(s)]" sans même me demander mon avis, j'ai fini par comprendre que je serais toujours ramenée à ça. Jamais considérée comme une femme mais plus comme une contrefaçon de femme, une femmetrans. Et si je ne suis qu'une contrefaçon, s'il faut le dire partout, limite me le tatouer sur le front, alors ça doit valoir pour tout ce qui peut venir de moi. Des ersatz de choses venant d'une ersatz de femme.
J'ai longtemps fait comme si cela ne m'attegnait pas mais cette visibilité de tout instant est psychologiquement usante et fini par être dévalorisante.

Nous ne pouvons peut-être pas payer le coût de cette visibilité.
Notre communauté est trop fragile et nous sommes trop fragiles en tant qu'individus.
Tant qu'on aura pas le droit à l'invisibilité, tant que le coût de cette visibilité ne sera pas attenué, je ne pourrais plus participer à cette journée de la visibilité sans me dire que je me mets en danger et que je mets en danger d'autres trans.

Koala

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10 mars 2017

Parole, Parole, Parole

A lire en préambule

Il y a peu j'ai eu des réflexions sur quelques points qui se recoupent.
En fait je suis arrivée à deux questionnements :

  • Qui a accès à la parole en milieu militant ?
  • Comment et pourquoi ?

Je vais donc donner mon point de vue sur ces deux question avec ce texte synthèse de mes tweets à ce sujets.

 

Qui a accès à la parole en milieu militant ?

Sans titre
Il est clair que quand on voit les invité-e-s lors de conférences-débats entre militant-e-s on va avoir un certain élitisme (pour ne pas dire un mépris de classe) et on va alors se demander où sont les prolos ?
J'ai rien contre les universitaires (à part un peu de mépris mais j'essaie de corriger ça), les doctorant-e-s, les étudiant-e-s de fac préstigieuses, des gens qui ont un bon CV de militant-e.
Alors peut-être que c'est un peu exagéré. Mais je me demande dans ce cas (d'un point de vue quelque peu narcissique) pourquoi je n'ai jamais été invitée à ce genre d'événement ?
J'écris des textes pour ce blog depuis 2011, on a dit du bien de mes textes et j'ai eu une certaine célébrité. Pourtant on ne m'a jamais invité a intervenir en public (non pas que je le recherche).
J'ai été dans une asso de défense des droits LGBT pendant plusieurs années, j'ai écrit quelques textes pour cette asso, j'ai tenu des permanences, j'ai donné des coups de main quand il y avait besoin et là aussi on a jamais pensé à moi pour parler des droits des trans. Pour une réunion public on a même préféré un jeune mec en début de transition qui a alors dit à propos de la psychiatrisation des trans "c'est vrai qu'on a un problème [psychiatrique] à vouloir changer de sexe".
Alors deux possibilités me vienne sur le pourquoi de ma non-invitation. La première c'est qu'il y a eu de l'hypocrisie à propos de mes textes, c'est de la merde, sans intéret, mais on ne voulait pas me blesser. La seconde c'est que je n'ai pas le CV pour être invitée à ce genre d'événement.

Les experts

les-experts-miami-c-est-fini

 

Il y a un an (ou deux, le temps passe vite) Arnaud Alessandrin était invité comme intervenant pour la queer week au sujet du transféminisme. Des femmes trans ont critiqué cette invitation d'un mec cis et le conférencier a fini par annuler sa venue.
A l'époque j'étais une de ses "amies" facebook. J'ai pu lire son message d'incompréhension. J'ai aussi pu voir une solidarité de mecs gays cis se mettre en place en utilisant des arguments réactionnaires (parlant critiquant une intollérence des meufs trans, un communautarisme, allant limite jusqu'à considérer qu'il s'agissait d'une preuve de cisphobie - même si cela n'a jamais été nommé) et notre expert était (en tout cas à mes yeux) assez indulgent envers les remarques réactionnaires de ses défenseurs.
Alors du coup j'avoue j'ai une rancoeur assez particulière envers ce mec. Du personnel plus que du politique mais on va oublier le premier et s'intéresser au second. Car c'est assez symptomatique.
Si, pour parler transféminisme, on invite Arnaud Alessandrin plutôt que moi (ou plein d'autres meufs trans tout aussi capables) c'est parce qu'il est un expert des trans. C'est un docteur en sociologie qui a fait sa carrière et sa notoriété en traitant du genre en général mais plus particulièrement de la transidentité, allant jusqu'à faire des trans le sujet de sa thèse, d'un séminaire (avec Eric Macé, autre homme cis docteur en sociologie) et d'autres écrits. Il se vantait même d'être bien renseigné sur le transféminisme puisqu'il avait rencontré des femmes trans en amérique latine.
J'avoue que pour le coup je suis bien moins experte. Je suis juste une meuf trans. Et je n'ai jamais eu l'opportunité d'aller en Amérique du sud pour rencontrer des camarades trans et donc je ne dois pas être assez compétente pour parler transféminisme. Si Docteur Arnaud Alessandrin veut me payer le voyage (et une rente) je veux bien me remettre à jour d'un point de vue militant.
Je suis méchante mais on voit bien là qu'il y a un privilège de classe. Si Arnaud Alessandrin peut se payer un voyage en Argentine pour rencontrer des militantes trans et renforcer sa légitimité comme expert des trans comment puis-je lutter alors que je peux difficilement aller à des événements militants à Paris (surtout qu'on ne m'y invite pas).

Je vais arrêter là de personifier le problème. Si cela se résumait à Arnaud Alessandrin ce serait cool mais le problème est plus vaste. Et ne se résume pas aux luttes trans.
Le problème vient que dans les milieux militants, y compris les radicaux-alternatifs-révolutionnaires on va donner de la légitimité à celles et ceux qui ont un bon CV. Quand je parle de bon CV je parle des diplomes (doctorats ou à la rigueur de masters, un CAP couture flou n'aura pas vraiment de poids ici - alors que perso je trouve ça plus cool qu'un doctorat en sociologie), l'experience universitaire (et si l'université est préstigieuse c'est un plus, Sciences Po ça pète plus sur le CV que la fac d'Angers), l'experience militante (là encore avoir tenu des permanences associatives sera moins bien classé qu'avoir été au bureau d'une grande asso)...
Et à cause de cela on restreint un peu plus l'accès à la parole des moins privilégiés qui osent à peine intervenir et qui se sentiront dans une position de spectateur plutôt passif des luttes et réflexions militantes.
Même si je pense qu'il faut quand même un minimum de bagage pour intervenir publiquement (ce qui peut, par-exemple, éviter de dire que les trans ont quand même un petit problème psychiatrique) je ne défends pas cette forme d'entre-soi élitiste. Je pense qu'on doit mettre en avant des personnes qui sortent du milieu académique. Et je pense aussi qu'un des rôles des associations avec des temps en non-mixité et d'apprendre à celles et ceux qui s'en sentent capables à intervenir publiquement (parfois même si on est en désaccord sur certains points).

 

Pourquoi et comment a-t-on accès à la parole ?

Maintenant un autre truc qu'on a pu remarqué c'est que quand on donne la parole aux minorités de toute façon c'est pour parler du seul sujet qu'on nous croit capable d'aborder : notre vécu en tant que membre de cette minorité.
C'est un truc qu'on a dans les émissions voyeuristes nulles mais qu'on retrouve dans les milieux militants (et là encore j'inclue les milieux alternatifs-radicaux-révolutionnaires).
Une meuf sera surtout considéré comme compétente pour parler des trucs de meuf. Et même si c'est pour parler d'autre chose il faudra qu'elle le ramène au fait d'être une meuf. A l'inverse un mec pourra très bien être considéré comme compétant lorsqu'il s'agira de parler féminisme.
C'est pas que je n'ai pas envie de parler de trucs de trans mais bon si un jour on m'invitait à intervenir j'aimerais que ce ne soit pas QUE pour parler de ça. Comme si j'étais incapable de parler d'autre chose (sachant que mon dernier texte sur ce blog parle anarchie et rapports de pouvoir). Le truc qu'on m'a fait remarqué c'est que non seulement nous sommes cantonné-e-s à ne traiter qu'un seul type de sujet mais en plus on nous impose un axe particulier : celui du vécu.
Là encore les minorités sont considéré incapable de politiser leurs vécus et de ne pas forcement voir l'intéret de lister les anecdotes pour condamner une oppression systémique. Oui j'ai des anécdotes de transphobie à raconter, j'en ai d'ailleurs raconté à plusieurs reprises, mais aujourd'hui je me demande s'il le faut vraiment.
Est-ce que sans ça vous considéreriez que c'est ok de me ridiculiser, de vous moquer de moi, de m'insulter, me menacer ou me frapper ?
Si je ne vous donne rien de mon vécu est-ce qu'on est pour autant en droit de me considérer comme une citoyenne de seconde zone ?
En fait je crois qu'à partir d'aujourd'hui je vais refuser de parler de mon vécu. Peut-être que si un jour on arrête de nous cantonner à cela, qu'on considère que les minorités sont aussi capables de politiser les choses et ne sont pas qu'une source d'anecdotes croustillantes alors je réviserais mon avis.

 

Voilà pour la petite synthèse.
J'ai sûrement oublié plein de trucs mais il est tard et j'ai tellement de trucs à gérer que si je n'envoie pas ce texte ce soir je crois bien qu'il ne sera jamais publié.

Une Koala toujours en colère

Petit plus avec Arnaud Alessandrin qui vient pleurer dès lors qu'on met en lumière le fait qu'il utilise les trans et leurs vécus pour se construire une carrière universitaire.
D'après cet article (attention il est ignoble et voyeuriste) monsieur est un sociologue spécialiste de la question [trans]. C'est drôle car quand j'ai posté cet article le même est venu pleurer en commentaire qu'il ne se considérait pas comme spécialiste et qu'il ne parlait pas de "la question trans" mais qu'il exploitait nos vécus pour parler de lui.
C'est pourtant bien copmme sociologue expert qu'il est présenté ici (encore).
Quand il est venu pleurer en commentaire suite à ce post il disait aussi qu'il aimait bien venir lire ce que je poste sur mon blog. L'expert en la question trans me considère-t-il comme un objet d'étude ?
Exploite-t-il ce que j'écris sur mon blog et mon vécu afin de se faire une carrière d'expert ?
Je n'ai aucun doute sur ces points.
Alors comme ce parasite des luttes trans aime venir ici je vais mettre les choses au clair : Arnaud Alessandrin est un ennemi politique des luttes trans.
Pourquoi je le considère comme un ennemi ?
Car Arnaud Alessandrin, sociologue spécialiste de la question, n'a aucun problème à être interviewer avec "le docteur Thierry Gallarda, psychiatre spécialiste de la question [trans toujours]" et accessoirement membre de la Sofect. Notons qu'être spécialiste est une affaire d'hommes cis, l'endocrinologue Catherine Brémont n'a pas le droit d'être spécialiste de la question trans. Et bon une femme trans qui milite depuis des années ne peut pas non plus être spécialiste.

Pourquoi je considère Arnaud Alessandrin comme un ennemi politique ?
Car la Sofect est un ennemi politique et qu'avec cet article le spécialiste Arnaud Alessandrin en devient un soutien.
La Sofect j'en ai déjà parlé sur ce blog, un copain en a parlé (et des alliés foireux) sur le sien. Mais si vous voulez un cours de rattrapage je vais faire vite.
La Sofect est un lobby de médecins qui cherche à avoir une mainmise sur les vies des trans et nous imposent d'être diagnostiqués par leurs psychiatres.
Ce lobby s'oppose à ce que les trans puissent librement choisir leurs médecins (ce qui est un droit) et impose la psychiatrisation.
Il ne faut pas se fier à leurs discours actuels, hypocrites, où ils prétendent ne pas considérer les trans comme des malades mentales. Dans ce cas quel est le rôle de ces psychiatres "spécialistes" ?
Pourquoi faire pression auprès des médecins conseils de l'ass
urance maladie pour refuser les renouvellements d'ALD aux trans qui ne sont pas passés par leurs psychiatres "spécialistes" ?
Ce lobbying de la Sofect a détruit des trans et aujourd'hui encore il fait des dégats.
Des trans se retrouvent sans possibilité de poursuivre leur traitement à cause d'un non-renouvellement de leur ALD. Ils et elles doivent interrompre brusquement un traitement, suivi parfois depuis des années, à cause de ce lobbying de la Sofect. Et aucun suivi des conséquences d'un arrêt brutal.

Il y a aussi, dans le lobbying de la Sofect, une chose inquiétente concernant les possibilités de suivi psy pour les trans. C'est pour beaucoup une nécessité, j'ai eu un suivi avec une psychiatre pendant 5 ans (à peu près de 2011 à 2016). Cela m'a été utile.
Mais, peut importe comment ils le présentent, le but des psychiatres de la Sofect se résume à diagnostiquer les trans. Si être trans n'est plus considéré comme une "affection psychiatrique de longue durée" (ALD 23 - depuis la loi Bachelot en 2010 le "transsexalisme" a été reclassé comme hors loste) alors pourquoi y a-t-il toujours des "psychiatres spécialistes" à la Sofect. C'est là l'hypocrisie de ce lobby. N'importe quel psychiatre (voire psychologue) devrait être capable d'accompagner les trans, pas besoin d'experts, mais la Sofect veut garder un monopole, le pouvoir sur les vies des trans.

Celles et ceux qui n'ont pas de problème avec l'idée que la Sofect puisse diriger les vies des trans sont mes ennemis politiques.
Et je comprends qu'un mec cis qui pille les travaux et vécus des trans pour construire sa carrière universitaire n'ait aucun problème à ce que des cis exploitent les vies des trans (et en détruisent) pour s'assurer un monopole. Après tout ce n'est pas Arnaud Alessandrin qui sera en danger à cause du lobbying de la Sofect.
Et le pire c'est que le sociologue spécialiste de la question n'est qu'un symptome. Le moyen de voir qui dispose du pouvoir, qui est sujet, spécialiste et qui n'est qu'un objet destiné à délivrer des témoignages.

31 octobre 2016

Rapports de pouvoir et contradiction en Anarchie

A lire en préambule : Lettre ouverte aux pétitionnaires (et textes en cascade).
Note en début de page : je vais parler d'anarchie mais j'englobe la pensé libertaire (j'avoue ne pas forcement saisir la différence) et toutes les réflexions anti-autoritaires se retrouvant peu ou prou dans le slogan "ni Dieu ni Maître".

 

Il y a truc qui ne me semble pas assez questionné dans les milieux anarchistes : les rapports de pouvoir au sein de ces milieux et le fait qu'on se retrouve à avoir de petits chefs en anarchie.
Alexis Escudero, Michel Onfray, Serge Quadruppani, Pierre-Joseph Proudhon, Louise Michel, Albert Libertad... des personnes (mortes ou vivantes) se retrouve investies d'une autorité supérieure et semblent alors en droit de diriger la pensée anarchiste ou au moins le droit de chier sur la moquette de l'anarchie sans avoir à être critiqués et remis en question (et leur merde se retrouve quasi vénérée).
Pour les morts je vais pas trop les attaquer ici. Déjà certain-e-s ne voulaient pas du pouvoir de leur vivant (je pense particulièrement à Louise Michel qui voyait dans le pouvoir quelque chose de maudit) et ça les ferait peut-être hurler de savoir qu'iels sont devenu-e-s aujourd'hui des figures d'autorité de l'anarchisme (des figures de pouvoir).

Les vivants par contre je ne vais pas les epargner.
D'abord car Escudero, Quadruppani, Onfray ou les autres ne semblent pas déplaire leur pouvoir ni leurs apparitions dans différents médias.
Ensuite car, comme je l'ai dit au début cette question de pouvoir au sein de l'anarchie ne semble pas questionnée. C'était très visible (et malaisant) quand la pétition ridicule "pour la liberté d'expression et contre l'intimidation" est sortie.
Parmi les signataires on retrouvait les petits chefs de l'anarchisme ainsi que des éditeurs en leur nom propre au nom de leur maison d'édition. Et ça a surtout été critiqué par les féministes et LGBT anarchistes qui ne voyait par contre aucune défense de leur liberté d'expression et aucune opposition aux intimidations et menaces venant de "camarades". Bizarrement que des anarchistes annoncent être prêts à agir en soldat d'Escudero contre les féministes et LGBT ne semblait pas poser le moindre problème.
Et si j'en reparle encore après deux ans c'est que j'ai toujours pas digéré le morceau.
C'est aussi suite au texte de Quadruppani, appelant à la convergeance avec les flics. Un texte qu'on nous a dit être humoristique. Si Serge Quadruppani veut se reconvertir dans l'humour il en a le droit, il a le droit de mettre un gros nez rouge, deux traîts sous les yeux, un chapeau qui bouge, un air malicieux et de se faire rebaptiser Anarcozo le Clown.
Il faut voir que si des anarcha-féministes ou des militant-e-s LGBT anarchistes avaient pondu le même texte que Quadruppani ça aurait été vu comme une preuve de compromission libérale et l'excuse de l'humour aurait été directement retoquée. Si Quadruppani peut s'en sortir avec une pirouette qui ferait palir d'envie Nadia Comăneci c'est parce qu'il a du pouvoir en anarchie, il est un petit chef et des petits soldats prendront rapidement les armes pour venir le secourir et combattre à son côté.
L'anarchie peut-elle se passer de ces petits chefs ?
En fait je n'en suis pas sûre mais je vais y revenir plus tard. Par contre quitte à avoir des petits chefs l'anarchie ferait mieux de ne pas choisir des réactionnaires. Je sais qu'il y aura des "camarades" pour les défendre mais perso voir qu'on a pour petits chefs des pro-pédophilie, des antisémites, des homophobes et misogynes reprennant à la virgule les discours de l'extrême-droite catholique ça m'horrifie.

"C'est que le pouvoir est maudit et c'est pour cela que je suis anarchiste"." Louise Michel

Le pouvoir est-il maudit ?
Je ne pense pas, enfin pas vraiment car je ne crois pas aux forces de l'invisible (c'est le problème quand on est matérialiste).
Je ne pense pas que le pouvoir a corrompu Onfray, Quadrupanni, Escuredo ou d'autres. Mais je crois que si ces gens ont plus ou moins accedé au pouvoir au sein des milieux anarchistes (ou même au pouvoir médiatique en général) c'est parce que nous sommes dans une société avec des rapports de pouvoir et que l'anarchie ne sort pas de cela.
Et comme on a une reproduction des mêmes rapports de pouvoir il me semble au final presque logique (et normal) que dès que l'on aborde des sujets qui ne concernent pas directement nos petits chefs ou qui ne vont pas mettre à mal une posture anarchiste (c'est à dire dès lors qu'on sort de questions de classe) on retrouve les mêmes réflexions et discours que dans n'importe quel autre milieux.

Avant de revenir (et conclure) sur la question poser plus haut, à savoir si l'anarchie peut ou non se passer de petits chefs je voudrais m'adresser aux soldats dévoués de nos petits chefs.
Vous avez le droit de partager leurs idées réactionnaires, de relayer les discours de l'extrême-droite catholique car "quand même sur ce point ils ont pas tort", vous avez aussi le droit d'être Charlie et de faire la queue leuleu derrière des dictateurs car "c'est là qu'est le peuple" (j'ai réeelement lu ces discours sur un forum se réclamant de l'anarchie révolutionnaire - pléonasme). Vous avez aussi le droit, en bons petits soldats, de menacer de violences les féministes et LGBT, on sait que ces menaces ne sont pas des paroles en l'air et que vous serez prêts à jouer des mecaniques virils pour défendre vos chefs et leur Liberté d'Expression.
Mais commencez à prendre conscience que le fait même d'être de parfaits petits soldats au services de vos petits chefs, d'agir pour que les rapports de pouvoir au sein de l'anarchisme ne soient pas remis en cause est une contradiction majeure avec le fait de vous revendiquer anarchistes.

Et pour conclure, comme promis, mon point de vue sur "l'anarchie peut-elle se passer de petits chefs ?"
Je ne sais pas.
Whaou so much radical comme réponse. Alors je vais dévelloper.
L'anarchie est un mouvement de révolution sociale, à mon sens d'avantage que le communisme car la volonté d'icelui de consever un appareil d'Etat s'inscrit dans une forme de réformisme. Une révolution sociale dans le sens de l'anarchie ne peut pas naître du néant, il est au préalable nécessaire que les révolutionnaires soient conscientisé-e-s aux idées de l'anarchie. Il est aussi nécessaire que ce mouvement révolutionnaire soit massif, dans le cas contraire les contre-révolutionnaires auront vite fait de mâter ce qui ne sera vu que comme une rébellion.
Un des objectifs à court terme de l'anarchie devrait donc être de conscientiser un maximum de personnes aux idées anarchistes et de les convaincre qu'il s'agit là de la seule solution pour éviter les barbareries autoritaires et totalitaires.
C'est ce qui amène à cette contradiction.
On a d'un côté des gens qui sont conscientisé-e-s et adhèrent aux idées anarchistes et d'un autre celles et ceux qui ne sont pas conscientisé-e-s et/ou qui ne n'adhèrent pas aux idées anarchistes. Je pense que cette opposition entre une "élite" conscientisée et une base non-conscientisée explique en partie la présence de petits chefs dans nos milieu.
Et même moi je me retrouve dans ce travers. J'ai tendance à placer certains personnes qui ont apporté à mes réflexions (pas seulement au sujet de l'anarchie) sur un petit piedestal. Et il y a peut-être des personnes pour faire la même chose avec moi. Dès lors que l'on milite (encore une fois pas seulement dans le cadre de l'anarchie) on a le risque d'arriver à ça.
Mais malgré ce travers je pense qu'on peut quand même éviter d'avoir des petits chefs en anarchie. Ou au moins remettre en cause le pouvoir de ces petits chefs au sein du milieu.
Il faut toujours avoir à l'esprit cette contradiction de l'anarchisme, le fait qu'on fait partie d'une société avec des rapports de pouvoir et que brandir l'étiquette "Anarchiste" n'en fait pas magiquement sortir.

Cassandra

12 juin 2016

Trans : identités politiques contre politiques identitaires

D'abord qu'est-ce qu'une identité politique?
Voilà une question difficile. Pour le texte à venir je vais parler d'une identité politique fictive : L'Autre.

Je dirais qu'un des points de départ pour construire une identité politique c'est quand L'Autre est nommé-e soit en position d'infériorité par rapport à une classe dominante soit en opposition à une présupposée normalité.
Une fois L'Autre nommé-e la société va mettre en place des structures pour réduire sont agentivité (agency en anglais), c'est l'oppression systémique.
L'Autre se retrouve bien emmerdé-e quand tel-le Annie Cordy iel voudrait bien (ien ien ien) mais ne peut point (oin oin oin) vivre égal-e aux autres citoyens (yen yen - ah non merde ça c'est Les Romanesques). Du coup L'Autre se retrouve un peu bloqué-e.
Iel peut toujours afficher être Autre (entraînant une mise en danger - parfois iel n'a pas le choix de s'afficher ou non comme Autre).
Iel peut se rendre compte qu'être Autre à des conséquences sur sa vie, sur son accès aux soins, à la scolarité, au logement, à l'emploi, à l'espace public (etc) et se dire qu'iels aimerait bien que cela change mais comment faire ?
Individuellement pas grand chose.
Iel peut toujours porter une étiquette "Autre politique", mettre qu'iel est Autre sur sa bio twitter ou écrire un blog en tant qu'Autre cela ne changera en rien les vies des Autres en général. Ce qui sera dit sur un blog, sur twitter ou ailleurs pourra être pertinant ou non cela n'apportera pas grand chose (et heureusement n'enlevera pas grand chose) aux vies des Autres et cela ne fera pas vraiment changer la société.
Même si ça touche quelques personnes, qui vont s'y retrouver, partager ses textes et y répondre on voit que ça bouscule pas grand chose. N'en déplaise à nos égos, individuelement, quand on est Autre, nous n'avons aucun pouvoir politique.

Du coup s'iel veut changer les choses notre Autre se retrouve avec peu de possibilités. L'une d'elle consiste à se regrouper avec d'autres Autres, mettre en commun leurs vécus, mettre en lumière les structures d'oppressions, réflechir aux possibilités d'actions. C'est alors là, selon moi, qu'on obtient une identité politique (ou politisée).

Hors aujourd'hui j'ai l'impression qu'on est à un point de bascule entre un militantisme d'identités politiques à un militantisme de politiques identitaires.
Je me sens dépassée par la myriade d'identités et de nouveaux accronymes brandis, j'ai l'impression qu'il apparaît une nouvelle identité par jour et qu'on ne doit ni questionner la pertinence des ces nouvelles identités ni questionner ce phénomène.
Perso ça m'embête car comme d'autres je ne peux m'empêcher d'y voir là un discours libéral, l'individu au centre du discours politique au dépend du collectif. Et les réactions que je vois sur twitter dès lors que l'on questionne la pertinence de certaines de ces identités ou le flou de certanies définitions me conforte dans cette idée.Vous allez me dire que c'est une réponse à la violence des critiques que l'on adresse. Cependant quand j'avais essayé d'expliquer calmement pourquoi les flous de définitions sur la non-binarité et sur transgenre/transsexuel-le posaient problème au sein de la communauté trans j'avais eu les mêmes réactions. Et je pense vraiment qu'il y a là un problème dans nos pratiques militantes en ligne non sans lien avec le fait d'être d'avantage dans une démarche de politique identitaire que dans la tentative de construction d'une identité politique.

Il est important, pour la construction d'une identité politique d'avoir des définitions claires et simples de ce que nous mettons derrière L'Autre, y compris pour nous même.
Ca ne veut pas dire qu'il faut pour autant reprendre la définition que la société a accolé à L'Autre mais qu'on peut derrière les mêmes mots mettre nos propres définitions.
Dans le cas des non-binaires aujourd'hui nous avons des gens qui expliquent être des hommes non-binaires ou des femmes non-binaires. Je veux bien mais du coup il faut que l'on m'explique la non-binarité car ça échappe à la définition qu'on m'en avait donné comme n'entrant pas dans la binarité homme-femme.
On a aussi des discours qui expliquent la non-binarité en fonction de l'expression de genre féminine/masculine (voire du passing, cf les queers qui se demandent comment me genrer en fonction de mon passing alors que je me présente comme une femme).
Et ce soir j'ai pu voir un mec expliquer à une femme cis qu'elle pouvait réfléchir car elle était peut-être non-binaire alors qu'elle se définissait clairement comme une femme cis.
On pourrait dire que cela ne me concerne pas mais de fait les luttes non-binaires sont liées aux luttes trans. Enfin ça dépend car selon les définitions que j'ai pu voir on peut être non-binaire sans être trans ou encore j'ai pu lire qu'être trans impliquait forcement d'être binaire.
Ce qui pose le second problème : l'absence de définition claire de ce qu'est être trans.
Et ce n'est pas un problème anodin. On est plutôt d'accord que dire qu'on est tou-te-s un peu trans est craignos et je pense que bon nombre de non-binaires seront d'accord pour dire que c'est tout aussi craignos de venir dire qu'on est tou-te-s un peu non-binaire.
Je pense vraiment que pour empêcher ça ce n'est pas les politiques identitaires queers ou Mogai apportant une multiplication d'identités rendant les définitions de plus en plus floues qu'il nous faut mais bien une approche matérialiste et la construction d'identités politiques clairement définies.
Ca peut sembler dur, violent, excluant et tout ce qu'on veut mais c'est impératif. C'est impératif et c'est selon moi le seul moyen pour lutter contre les TERFs (et je parle là de féministes transphobes francophones prêtes à s'inscrire dans la même mouvance que leurs collègues américaines Brennan ou Jeffreys) et à nous traiter comme une menace lavende à éradiquer politiquement voire physiquement. C'est avec une définition claire de trans (et donc de cis) que l'on pourra répondre quand elles écrivent qu'elles refusent d'être appellées cis sous pretexte qu'elles n'entrent pas dans les normes de genre. Ce n'est qu'avec une approche matérialiste et des définitions claires qu'on pourra répondre à Delphy quand elle explique qu'être trans c'est croire que si un jour elle se nomme homme alors elle aura accès aux privilèges masculins.

Enfin au sujet de regrouper toutes les identités et orientations sexuelles sous une même banière j'ai vraiment du mal. Est-ce qu'on a pas assez de critiques de l'imposture LGBT qui se retrouve être avant défendre les intérêts des gays et n'avoir que peu d'intérêt pour les droits des femmes non-hétéros (PMA pour tou-te-s) et des trans?
Il me semble qu'assez récemment encore on a vu les assos LGBT les plus influentes applaudir un amendement sur le changement d'état civil qui ne peut que déterirorer les vies des trans et même après nos nombreuses critiques on voit des LGB cis nous dire qu'on devrait s'en satisfaire.
On est quand même un certain nombre de trans (même des avec qui je suis parfois en désaccord) à considérer qu'il faudrait peut-être s'exclure des assos et orgas LGBT et commencer à travailler, militer et penser en non-mixité.
Du coup je ne comprends pas pourquoi malgré ces preuves d'un échec de l'union LGBT on cherche encore à la reproduire sous une autre forme. Surtout qu'on a déjà pu constater que les dites alternatives TPG ou Queers n'apportaient au final rien de plus.

Voilà le texte risque d'être super brouillon est incomplet mais depuis le temps que je bosse dessus j'ai peur de ne pas réussir à l'envoyer (ou le finir) si je ne fais pas cela maintenant.
Je serais disponible sur Twitter et sur la page du blog demain (le 30 juin) pour en discuter / apporter des précisions si vous voulez.
Après je pense prendre mes distances avec le militantisme trans car je finis par en être dégoûtée. Je ne garantis pas que ce soit définitif (rebouchez le champagne) mais il va me falloir un bon temps de repos loin de tout ça.

Cassandra toujours autant Koala.

8 mars 2016

Journée internationale des droits des femmes

Je suis épuisée par ce 8 mars. Par cette journée internationale des droits des femmes.
J'ai pourtant fait deux siestes d'au moins une heure dans la journée et j'ai essayé (en vain) de me tenir éloignée de tout ce qui pourrait m'énerver mais ça ne suffit pas.

Le 8 mars n'est pas le seul jour de l’année pour être féministe et défendre les droits des femmes mais une journée symbolique de la lutte féministe. De même le jour du souvenir trans et le jour de la visibilité trans ne sont pas les seuls jours pour défendre les droits des trans mais des instants symboles. Idem avec le 17 mai ou les marches des fiertés.

Cette journée est aussi devenue une journée de marketing genré ("mesdames : - 20% sur cette culotte pour ce 8 mars"). Ces opérations commerciales donnent envie de sortir les couteaux mais notons que souvent elles ne concernent pas toutes les femmes mais seulement les femmes cis (ou les trans avec un bon passing), les femmes trans (surtout si elles n’ont pas un bon passing) seront renvoyées à un statut de sous-femmes, de contrefaçons et n’y auront pas droit. 
C’est aussi une journée des réflexions misogynes ("vivement le 9 que bobonne recommence à faire la vaisselle") de mecs qui sont sexistes à longueur d’année mais se pensent encore plus drôles et subversifs de l’être un 8 mars. Des réflexions misogynes et parfois aussi de réflexions transmisogynes.
Et c’est aussi une journée où (maladroitement ?) des féministes et alliés font comprendre que les femmes concernée par cette journée sont les cis.

Et c'est aussi une journée où pour condamner des féministes et alliés ont relayé toutes les horreurs misogynes (et transphobes) qu'on le prend déjà bien assez dans la gueule chaque à longueur d'année.

Bref c'est une journée épuisante, une journée de cauchemar.
Et comme ces temps-ci je ne vais pas trop bien je n'ai pas pu rester déconnecté de tout comme je l'aurais voulu (j'avais besoin de contacts sociaux).

Voilà mon bilan du 8 mars, une journée éprouvante, épuisante, qui donne autant envie de sortir les couteaux que de se rouler en boule sous les couvertures.
Et mon projet pour le 8 mars prochain : hiberner.

Koala

29 janvier 2016

Trans, isolement et relations nocives

A lire en préambule :
Tu sais, bébé, mon coeur n'est pas sur liste d'attente sur le blog Un bruit de grelots
J'emmerde votre liberté 1, 2 et 2 bis sur le blog Chronik de nègre(s) inverti(s)

Ca fait quelques temps déjà que je pense à écrire ce texte. En fait chaque fois que je parle du sentiment d'isolement social que l'on peut vivre en tant que trans et des comportements à risque que cela entraîne il y a des trans pour me dire qu'ielles ressentent la même chose voire que je devrais écrire un texte sur ce sujet.
Les textes cités en préambules abordent déjà un peu la question, il y en a sûrement d'autres en français (et encore plus en anglais) mais une redite ne me semble pas totalement inutile.
Sur twitter j'avais demandé combien de trans se sentaient isolé-e-s ou pas à leur place en société et à quelle fréquence. La majorité (pour ne pas dire la quasi totalité) des réponses allaient dans le même sens, les trans se sentent rarement à leur place, assez souvent isolé-e-s. Il y avait un facteur passing et d'entourage choisi qui faisait que certain-e-s avait des espaces et temps où iels se sentaient mieux, un peu plus à leur place, mais globalement on en revenait à la solitude.
J'avais commencé un texte sur la base de ces réponses. Le problème c'est que j'ai perdu les notes que j'avais prises sur les réponses à ma question ainsi que l'ébauche de texte.
Je vais donc reprendre de zéro, en m'appuyant sur mon vécu, ce que j'entends et ce que j'ai lu d'autres trans. On pourra facilement réduire la dimension politique de ce texte en disant que ce n'est que du vécu, que je suis trop subjective mais de toute façon les mêmes auraient pu dire que l'échantillon qui m'avait répondu sur Twitter était trop petit et n'avait rien de représentatif.
En fait même si j'avais eu des témoignages de trans je pense qu'il y aurait eu des gens (y compris des militant-e-s allié-e-s) avec les meilleures excuses du monde pour remettre en question les constats que j'en fais.
Il y a bien un rapport sur la transphobie sur lequel je pourrais m'appuyer mais je le trouve peu lisible et critiquable.

Premier constat : les trans sont écarté-e-s de la société.
C'est un fait social, être trans c'est être mis-e à l'écart de la société.
Une mise à l'écart qui se fait via les insultes, les violences physique, le mépris, les moqueries... Les trans ont plus de difficultés à trouver et garder un emploi en étant out (donc à avoir du lien social avec des collègues de travail), on peut se retrouver à perdre contact avec ses ami-e-s, avec sa famille proche. (page 54 du rapport sur la transphobie)

Second constat : la transphobie ne connait pas de frontières.
(page 52 du rapport sur la transphobie) Je l'ai trouvée en pleine rue, dans les administrations, en famille, avec mes ami-e-s, pendant mes loisirs, chez les médecins, dans le milieu LGBT mainstream, chez les plus déconstruit-e-s des queers/TPG... et d'après les tweets d'autres trans je crois que je ne suis pas la seule à avoir dû affronter des comportements et discours transphobes un peu partout.
Ce sont des actes et des propos quasi quotidiens qui grignottent notre estime personnelle, à force on fini par se sentir moins que rien. Comme il n'y a pas vraiment de safe place, on peut avoir tendance à être sur la défensive et à s'isoler. Bien sûr il y aura des petites différences en fonction du milieu fréquenté, qu'on y soit out ou non et du passing mais de manière générale c'est l'isolement qui semble l'emporter.
Personnelement même quand ça se passe bien dans un certain cadre je reste sur la défensive sachant que ça peut tomber quand je m'y attends le moins.

On va donc avoir un double isolement. Le premier est indépendant de nous, le second est plus volontaire. C'est un moyen de défence, pour éviter d'être violement écarté-e-s on se met de nous même à l'écart (c'est un truc qui me bloque dans mes loisirs et goûts).

Troisième constat : on a besoin de contacts sociaux.
Ce n'est pas valable que pour les trans. Je pense que peu peuvent rester à l'écart des autres de longues périodes sans finir par se morfondre.
On est éduqué pour s'intégrer en société, c'est le principe même de la socialisation. Certain-e-s arrivent peut-être à y echapper et partent vivre à poil au fond d'une grotte mais c'est plutôt rare. En général on reste près d'autres humain-e-s, on essaye d'établir des contacts avec certain-e-s et quand on y arrive pas on peut sombrer dans la mélancolie.

Si on accepte ces trois constats on peut comprendre que tiraillé-e-s entre l'isolement et le besoin d'avoir des contacts sociaux les trans pourront finir par accepter des relations nocives.
Je me souviens par exemple des trans dire que quand même il fallait arrêter d'être hostiles envers les translovers car au moins ils sont là. En gros il fallait accepter de vendre nos cul gratos à des fétichistes car sinon on aurait personne.
Des trans vont accepter de se faire insulter pour être acceptées dans les milieux radicules sans questionner qui se réapproprie quoi.
On va faire des efforts pour qu'un couple tienne et parfois on sera seul-e à faire ces efforts.
On va fermer les yeux, laisser passer des violences physiques, des insultes, des propos qu'on ne supporte pas et tout ça pour ne plus se sentir si seul-e.
On va accepter de rire avec celleux qui nous insultent, de défendre les cis qui parlent à notre place pour dire de la merde.
On va parfois prendre la défense de cis transphobes contre d'autres trans. Je l'ai vu quand Mr Poulpe me harcelait et m'envoyait son public de fascos sur Twitter pour avoir osé dénoncer sa transphobie (j'étais pas la seule) et qu'une trans l'a défendu au nom de l'humour et on a sûrement eu le même genre de chose avec Pouhiou, Florent Peyre, Regis Mayot... et je ne doute pas qu'on l'aura encore.

Je pourrais trouver d'autres exemples de la façon dont on (trans) peut accepter certaines choses pour ne plus se sentir isolé-e-s mais on va éviter de faire un catalogue qui de toute façon ne sera pas exhaustif

Et pour conclure?
Je sais pas trop.
Ah si j'ai trouvé!
Ma conclusion s'adresse surtout aux cis qui se disent nos allié-e-s.
Essayer de garder à l'esprit notre isollement. Les trans auront plus à perdre en l'ouvrant pour vous critiquer que vous en disant de la merde sur les trans. Des trans vont peut-être se mettre de votre côté (ou ne rien dire mais rester vos potes) afin de se sentir un peu moins seul-e-s - et ce sera peut-être inconscient. Que souvent les seul-e-s à qui on demandera des efforts sont les trans. Qu'on a pas vraiment de communauté dans laquelle on peut soufler. Bref que vous êtes dans une position dominante dans vos interractions sociales avec d'autres trans et que ce serait peut-être à vous de faire un minimum d'effort (ne serait-ce qu'entendre ce que nous disons).

Koala

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